Barbaro

Bon alors là on s'éloigne encore plus de Nancy-Brabois, mais l'histoire de ce cheval m'a tellement remuée que je voulais vous en parler, peut-être ne savez vous rien à son sujet. Barbaro est le vainqueur du Kentucky Derby de cette année aux Etats-Unis, par plus de 6 longueurs et demie sur le second... Il a émerveillé l'Amérique car une telle avance à l'arrivée n'était plus advenue depuis 1946 !! Il semblait donc possible qu'il parvienne à remporter la Triple Couronne, un exploit outre-Atlantique. Malheureusement, dans les premiers mètres des Preakness, fin mai, Barbaro est arrêté par son jockey, son postérieur en morceaux. Et là s'est produit quelque chose de plutôt inhabituel. Les propriétaires de Barbaro ont demandé que le maximum soit fait pour sauver leur cheval. Après une opération de 6 heures, il s'est réveillé et a pu s'appuyer sur ses 4 pattes, maintenant, un mois après l'accident, Barbaro n'est toujours pas à l'abri d'une infection ou d'un autre problème post-opératoire qui réduirait ses chances de survie à néant. Mais ce cheval est un gagnant, et ce combat là est le plus important qu'il ait jamais mené. Un combat pour la vie ! L'Amérique au grand complet a pleuré en voyant l'animal sur 3 pattes, comprenant instantanément la gravité de la situation, et des milliers de lettres ont afflué pour soutenir le crack. Un tel engouement pour le cheval est fabuleux je trouve. Ce n'est pas à l'argent que pensent les Américains, mais bien au plaisir qu'il leur a procuré en gagnant le Derby et à son talent. Les dessins d'enfants sont poignants et le dévouement de ceux qui viennent jusqu'aux portes du centre vétérinaire pour tenter d'avoir des nouvelles du champion que l'on ne peut évidemment pas approcher, montre bien comment l'Amérique aime ce prodige : à la folie et sans retenue. Barbaro ne reverra plus jamais un hippodrome, mais peut-être lui donnera-t-on la chance de faire des produits qui eux soulèveront la poussière des pistes.

Ce geste des propriétaires pour sauver leur cheval, malgré l'argent des assurances qui leur tendait les bras, et tout simplement admirable. Beaucoup de chevaux n'ont pas eu cette chance (Horatio Nelson par exemple dans une des plus grandes courses de Grande Bretagne) et il faudrait que cela change... Bien évidemment, le risque est immense, mais pas plus que le courage qu'il faut à ces athlètes pour aller plus vite, toujours plus vite, dans le but de se faire plaisir mais aussi et surtout pour faire plaisir aux humains.